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Conte de la forêt par Jacky Pachès

mis en ligne le 3 novembre 2006

Le fléau des algues bleu-vert ou cyanobactéries qui touche notre belle région de Saint-Donat ainsi que bien d’autres, malheureusement, tout comme celui des coupes à blanc, ont inspiré, à un de nos concitoyens, ce petit conte moralisateur qui traite avec humour de ces graves problèmes.
Cet artiste de chez nous vous l’offre en espérant contribuer modestement au soutien écologique de notre berceau, La Terre, car, comme il fait remarquer justement : « Ce n’est peut-être qu’un cri dans le vent de l’indifférence, mais parfois le vent porte au loin nos paroles d’espérance… »

Voici donc :

Conte de la forêt

Par Jacky Pachès ©

Il était une fois, au milieu d’un boisé touffu et escarpé, entouré de ses nombreux rejetons pressés avec fierté autour de son auguste personne, un vénérable être qui vivait sur les pentes d’une montagne foncée.

Dressé non loin de lui, un de ses petits-fils à peine âgé d’une dizaine d’années, lui posa sans ambages cette étrange question :

- Dis-moi, l’ancêtre encore vert, pourquoi faut-il redouter cette autre race intelligente qui peuple la Terre comme si c’était sa fourmilière ?

Sans hésitation, le vieux sage sortit cette longue tirade qui pesait depuis si longtemps sur son cœur noueux :

- Parce que c’est un peuple insatiable qui en veut toujours plus, mon petit.
Combien de nos frères sont tombés sous les coups de leurs haches meurtrières, et ce, depuis des milliers d’années !
Ce n’était pas suffisant à leur appétit immense. Ils inventèrent des machines de guerre encore plus dévastatrices. Rasant et massacrant à la scie et au bélier mécaniques des populations innocentes de millions d’habitants en panique, laissant le pays tout dévasté et ruiné, parsemé de chicots dénudés, le terrain tout défoncé et violenté par ces barbares.
Regarde la vallée tout en bas, mon enfant… Avant, elle était verdoyante, et nos semblables se pressaient amoureusement par milliers sur les rives de ses beaux plans d’eau scintillants. Aujourd’hui, elle est artificiellement recouverte de gazon que ces imbéciles fertilisent avec de l’engrais pour qu’il soit plus vert que celui de leurs voisins…
Le résultat ? … Les lacs aussi sont verts, mais à cause des algues bleu-vert, de son nom poétique ou des cyanobactéries, pour utiliser un langage plus clinique et prosaïque. Elles y prolifèrent en quantité, nourries par l’azote et le phosphate, autant des engrais chimiques que des fosses septiques qui s’y déversent à profusion par les berges peuplées de ces individus aussi polluants qu’imprévoyants.
Voilà cette autre race intelligente dont tu parles, mon jeune plan !

Il y a très, très longtemps, reprit le majestueux hôte feuillu de ces lieux, j’ai eu la chance qu’un coup de vent entraîne ma semence sur le flanc de cette montagne escarpée. Elle est toujours inaccessible aux deux pattes avides de notre chair ligneuse pour se bâtir des maisons en bois rond ou pire encore, pour nous offrir en pâture à la multitude d’âtres qui hantent leurs foyers ! Pourtant, lorsque ces voraces bipèdes se promènent seuls ou en compagnie sur nos sentiers forestiers, ce sont les plus gentils invités de ces bois. Ils respectent la Nature sans la mettre aux abois, semblant même l’apprécier par les innombrables photos ou tableaux qu’ils immortalisent dans des œuvres artistiques, durables ou éphémères.
Malheureusement, lorsqu’ils se regroupent par milliers d’individus, et se transforment en compagnies tentaculaires, ils deviennent des monstres sans conscience. Le profit devenant leur unique dieu à qui ils sacrifient tout : environnement, santé, bonne conscience pour ne citer que ceux-là, les amis et parents y passent aussi parfois.

- Alors nous allons tous périr un jour, s’exclama dans son langage chimique l’arbrisseau qui fit élever son taux de tanin dans ses tendres feuilles neuves du printemps.

- Non, rassure-toi, mon jeune gland, lui transmit de la même manière l’arbre séculaire qui avait essuyé bien des tempêtes sans pour autant courber la tête, les jours de gloire de cette forme de vie envahissante sont comptés…

- Que veux-tu dire, l’aïeul au grand pied ?

- Eh bien ! à force de piller et gaspiller sans vergogne les richesses de ce monde, lui restituant en retour des montagnes d’immondices et de pollution : dans ses arrières-cours, dans l’atmosphère qu’ils respirent ou dans l’eau qu’ils puisent pour se désaltérer, ces inconscients ont détraqué la Nature. Les vents et les déluges nettoieront cette engeance sous peu, et si ce n’est pas suffisant, l’astre du jour y pourvoira en les faisant griller… Nous aussi, par la même occasion, reconnut avec fatalisme l’honorable végétal.

Réalisant ce topo fatal, le jeunot augmenta sa toxicité tannique dans son feuillage, démontrant sa panique par cette réflexion :
- Alors, non seulement cette race parasitaire disparaîtra de la Terre mais toutes formes de vie aussi ?
- Que nenni ! répondirent les vieilles branches en s’agitant mollement sous la brise, nous avons enfoui dans des antres souterrains, bien à l’abri des sautes d’humeur de Dame Nature, des milliards de graines, de glands et de semences qui ne demandent qu’à germer aussitôt que nous ne leur ferons plus ombrage de nos bras immenses garnis de ramures. Une nouvelle forêt jaillira pareille à une fontaine de jouvence, tel le phénix renaissant de ses cendres, pour conquérir l’espace de ses branchages touffus sans crainte de se les voir couper par ces prédateurs à deux pieds qui se nomment humains, car eux seront exterminés, et à tout jamais éteints !

Jacky Pachès, Saint-Donat, 29 octobre 2006

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